Un cinéma italien, 1960 – 1980.

3 Avr

« Dans les territoires de l’imaginaire (NMF), Branzi propose comme nouvel espace créatif pour le projet l’espace fictionnel, qu’entend-il par là ? Quelles sont pour lui les opportunités de la fiction ? A quelle(s) fictions se réfère-t-il implicitement lorsqu’il écrit ces lignes ? »

# Contexte

Une autre piste serait le développement du cinéma italien dans les années 60 et 70.

Dès 1958, le dit « miracle économique » commence, on note une augmentation de la production de films avec plus de 200 films par an ! Implicitement, qui dit importante production dit diversité des films produits. Ainsi, on constate un équilibre certain entre le cinéma d’auteur et le cinéma de genre. La fréquentation en hausse des salles est un signe révélateur de la bonne économie de ces années-là.

Le contexte des années 70 est caractérisée par une nouvelle concurrence : la télévision croissante avec 76 chaines privée et la RAI qui change de politique d’investissements. La concurrence des films étrangers est aussi très importante. Cela conduit à une baisse de la production cinématographique italienne et une baisse de la fréquentation des salles. De plus, de nombreux cinéastes italiens disparaissent durant les années 70 et la relève italienne ne semble pas vraiment assurée.

Cette période est aussi marquées par des années noires, elles seront mêmes surnommées les Années de Plomb. Une forte tension est palpable que ce soit dans le pays ou au cinéma. Les années 70 sont ainsi marquées par des attentats commis d’une part par les Brigades Rouges et d’autre part par l’extrême droite. Les attentats de la banque de l’agriculture à Milan en 1969, les attentats de Bologne en 1980, l’assassinat du président du conseil Aldo Moro en 1978, sont autant d’évènement tragiquement marquant de cette période. La mafia, les attentats, la corruption du pouvoir, et le Mezzogiorno (c’est à dire le décalage entre le Nord industrialisé et le Sud où règnent tous les trafics) sont autant de thèmes imprégnant profondément le cinéma italien des années 1970 à 1980.

# Les Genres

L’apogée du cinéma politique

 

Diverses questions sont exploitées, Francesco Rosi s’intéresse à la mafia et aux rapport étroit entre le milieu politique et le milieu des affaires avec Lucky Luciano  en 1973. Elio Petri en 1976 avec Todo Modo, dresse le portrait apocalyptique de la dégénérescence du pouvoir chrétien démocrate. Ce film met en avant les méthodes policières, l’exploitation des ouvriers, l’importance et la fonction de l’argent dans la société, et les pratiques douteuses du pouvoir

Le cinéma politique s’intéresse aussi aux problèmes liés à l’économie et à l’industrie : La classe ouvrière va au paradis d’Elio Petri (1971), La propriété, c’est plus le vol d’Elio Petri (1973). Dans ces deux films, Elio Petri s’intéresse tout particulièrement aux névroses engendrées par la productivité industrielle et par l’accumulation capitaliste.

Le genre s’essoufle assez rapidement car il parvient pas à affronter le terrorisme. Cependant, les années de plomb sont tout de même évoquées au début des années 1980 avec des films comme Maudits, je vous aimerai de Marco Tullio Giordana (1980), Colpire al cuore de Gianni Amelio (1983), Segreti segreti de Giuseppe Bertolucci (1984)

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 Todo Modo, Elio Petri – 1976

La Comédie à l’italienne

 

Si la comédie à l’italienne des années 1960 a marqué c’est parce qu’elle a contribué à faire évoluer les moeurs et le mentalités. La comédie à l’italienne a certaines caractéristiques bien particulières. L’on note ainsi un ton plus cruel qu’auparavant, qui sonne un peu comme une mise en garde. La dérision, la satire et l’humour noir sont les meilleures armes de la comédie à l’italienne contre l’Etat, l’Eglise, certains types d’individus et les tabous qui empêchent tous la libéralisation des moeurs.

Divorce à l’italienne de Pietro Germi (1961) est le premier film auquel on a attribué l’appellation de comédie à l’italienne.

Appréciés dans les années 1960, la comédie, comme  le western-spaghetti s’essoufflent.

Les comédies restent nombreuses. On notera tout de même :

 

Un bourgeois tout petit petit – Mario Monicelli, 1977

Qui a tué le chat ? – Luigi Comencini, 1977

Affreux, Sales & Méchants – Ettore Scola, 1976. devient l’un des spécialistes de la comédie

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Le film d’épouvante

Né dans les années 60, se développe dans les années 70 en partie grâce a Dario Argento, devient peu à peu le maître du genre.

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L’uccello dalle piume di cristallo, 1970

Quattro mosche di velluto grigio, 1972

Profondo rosso, 1975

Suspiria, 1977

Phenomena, 1985

À noté que de nombreux grands réalisateurs décèdent dans les années 70 : De Sica en 74, Visconti en 76, Rossellini en 77, Germi en 74, Pasolini en 75

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